jeudi 13 janvier 2011

Grèce News : Amertumes bulgares :le club Med vs club Yalta

Vingt-sept pays égaux et solidaires, mon œil !

Anciens membres contre nouveaux, Etats laxistes contre Etats vertueux, tolérance de l’UE contre exigence excessive : la crise de la monnaie unique révèle une nouvelle ligne de faille entre les Vingt-Sept, constate le politologue bulgare Ivan Krastev.

Ivan Krastev

Soyons francs, si la Grèce était un pays d’Europe centrale, la crise grecque n’aurait jamais eu lieu. Pour commencer, jamais l’Allemagne et la France n’auraient laissé un pays connu pour ses piètres prestations économiques, ses mauvaises habitudes politiques et son don pour maquiller les comptes, rejoindre la monnaie unique. Ensuite, si, par hasard ou négligence, cette Grèce d’Europe centrale s’était retrouvée dans la zone euro, Bruxelles aurait méticuleusement épluché ses finances. Mais la Grèce n’est pas un pays d’Europe centrale. Tandis que la Commission européenne partait en croisade contre la corruption dans les pays du Club Yalta, ceux du Club Med jouissaient du privilège d’être traités comme de bons Européens.

Imaginez que le Premier ministre bulgare ou roumain contrôle 80 % des médias nationaux et qu’il ait l’habitude de passer ses vacances en compagnie de prostituées. Ou que le Premier ministre hongrois, au mépris de tous les conseils de Bruxelles, déclare qu’il ne gèlera pas les salaires de la fonction publique, malgré la gravité de la crise économique. On peine à seulement imaginer le tollé que cela soulèverait.

Bruxelles est complice de la tragédie grecque

Mais ce qui scandalise Bruxelles à Sofia ou Budapest ne suscite qu’un froncement de sourcils quand il s’agit de Rome ou de Madrid. Beaucoup, en Europe, désapprouvent la conception de la liberté de la presse du Premier ministre italien Silvio Berlusconi, mais les gouvernements allemand et français préfèrent garder le silence. Beaucoup redoutent la politique économique de l’actuel gouvernement espagnol, mais personne n’ose la critiquer. Bruxelles est complice de la tragédie que vit la Grèce. On peut comparer son rôle à celui des commissaires aux comptes d’Arthur Andersen dans le scandale Enron, aux Etats-Unis.

La crise grecque dévoile la réalité dérangeante que masque la rhétorique de l’UE. Cette dernière parle certes de solidarité, mais les pays européens n’y souscrivent pas. Il est révélateur que plus de 70 % des Allemands réclament le départ de la Grèce de la zone euro, et qu’un membre du Bundestag ait conseillé à Athènes de vendre quelques-unes de ses îles pour sortir de la crise, tandis que les médias grecs se soucient surtout de publier des articles sur l’occupation nazie de leur pays et affirment que l’Allemagne lui doit des réparations. Prenant à contrepied les espoirs de certains politiciens et commentateurs, la crise économique n’a pas entraîné une renaissance de l’esprit de solidarité en Europe.
Au contraire, elle a engendré un renouveau nationaliste mû par les peurs et la colère des opinions publiques européennes. Et en fin de compte, la zone de turbulences économique se trouvait en Europe du Sud, pas en Europe centrale.

"Une fois dans la zone euro, on peut faire pratiquement ce qu'on veut"

Si, il y a un an, beaucoup craignaient que l’Europe centrale ne soit trop corrompue et politiquement instable, et ses économies trop libérales (trop anglo-saxonnes) pour surmonter la crise, il est clair aujourd’hui que c’est en réalité l’Europe du Sud qui était trop enlisée dans des comportements louches et rétive aux réformes. Ce qui, désormais, distingue la Hongrie de la Grèce, ce n’est pas l’ampleur des problèmes auxquels les deux pays sont confrontés, mais la volonté politique de leurs gouvernements quand il s’agit de payer le prix pour se sortir de l’ornière.
Pour l’heure, les pays de l’UE qui ne sont pas membres de la zone euro et satisfont aux critères de Maastricht sont plus nombreux que ceux des membres de l’euro qui y parviennent. La Pologne est la seule économie de l’UE à ne pas avoir basculé dans la récession. Comme le dit le Premier ministre lituanien, "tant qu’un pays n’est pas membre de la zone euro, les critères de Maastricht sont appliqués avec une grande rigueur. Mais une fois dedans, vous pouvez faire pratiquement ce que vous voulez."

La plupart des économistes s’accordent à reconnaître qu’il est un peu absurde de se trouver en dehors de la zone euro quand celui-ci se porte bien, mais que c’est encore pire quand il va mal. Et maintenant, des pays comme la Bulgarie et l’Estonie ont peur d’être “récompensés” pour avoir su respecter les critères de Maastricht en temps de crise en étant contraints de passer quelques années de plus dans la salle d’attente. D’aucuns craignent en effet que, choqués par la vulnérabilité des “PIIGS” (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne), les Allemands et les Français ne décident de concentrer leurs efforts sur la consolidation de la zone euro avant de l’élargir.

La crise économique a accouché d’une Europe plus divisée qu’elle ne l’avait été depuis le début de la guerre en Irak. Heureusement, cette fois, il n’est pas question de la "vieille Europe” contre la “nouvelle”, mais de la zone euro contre ceux qui n’en sont pas membres. Malheureusement, quand on regarde la carte, la zone euro recouvre également la “vieille Europe”. Quant aux pays qui n’en font pas partie, on les retrouve aussi presque tous dans le Club Yalta.

[www.courrierinternational.com]

et allez lire aussi le blog d Alexandre Levy,journaliste francais qui nous parlent des refexions des journalistes bulgares concernant la crise de l Ouzo ,c est comme cela que les bulgares parlent de lacrise grecque

quelques extraits

Efharisto, vous pouvez rentrer chez vous

La crise grecque touche aussi les travailleurs immigrés, principalement bulgares et albanais. Souvent, ils ont été même ses premières victimes, sans que leurs déboires ne fassent la une des journaux. Il y a les travailleurs saisonniers, cueilleurs d’oranges et d’olives mais aussi - et de plus en plus - d’ouvriers, de femmes de ménage, de maçons, de plombiers et d’hommes à tout faire qui se sont retrouvés sur la paille dès les premiers spasmes de l’économie hellénique. Employés le plus souvent au noir, ils ont été virés du jour au lendemain sans autre forme de procès.

La plupart ont repris le car en direction de Blagoevgrad ou de Vlorë pour rejoindre leur famille ; d’autres sont allés grossir les rangs des mendiants et autres SDF que l’on voit de plus en plus dans les rues d’Athènes et de Thessalonique.

Dans cette triste logique, l’histoire de Radoslav Raditchkov, un Bulgare de la ville frontalière de Pernik, détonne

Voici sa version des faits : n’ayant pas été payé par son employeur grec, il a décidé de s’approrier un des tracteurs de la ferme. Une machine à bord de laquelle il a tenté de traverser illégalement la frontière, à travers champs. Pris en chasse par son employeur, Radoslav a été appréhendé par les gardes-frontières bulgares qui, quelques minutes plus tard, ont également vu débouler le fermier grec à bord de son 4X4. Les deux hommes ont été mis en examen pour franchissement illégal de la frontière

L’employeur jure qu’il n’a jamais vu Radoslav ; ce dernier explique que le Grec lui doit 1 000 euros de salaire. L’affaire est désormais entre les mains de la justice bulgare qui essaie de déterminer qui a tort et qui a raison. Entre temps, le tracteur a été rendu à son propriétaire grec. Curieusement, c’est cette dernière mesure qui a entraîné l’ire des commentateurs bulgares qui y ont vu une preuve de plus de la faiblesse des autorités de Sofia

“Radoslav croyait rejoindre la mère patrie, en fait il a retrouvé une marâtre”, écrit le chroniqueur Petar Boïtchev du quotidien populaire Standart . “Si c’était un Grec qui avait pris le tracteur d’un Bulgare, il aurait été proclamé héros national dans son pays et le Bulgare accusé d’exploitation illégale”, s’énerve-t-il

A la lumière de la crise actuelle, le chroniqueur de Standart n’a pas manqué de faire de cet incident une illustration de l’extraordinaire baraka des Grecs, la comparant, non sans fatalisme, au manque de chance chronique des Bulgares. “Voilà pourquoi, eux, ils recevront 110 milliards d’euros de l’UE, ils continueront de jouer au backgammon et à boire de l’ouzo à longueur de journée alors que nous, on ira cueillir leurs olives au noir”.

Une opinion qui est loin d’être minoritaire dans les Balkans, où la Grèce est souvent considérée comme l’enfant gâté - et quelque peu mal élevé - de l’Union européenne. Avec pas mal de mauvaise foi et surtout, un irrépressible sentiment de jalousie, on continue de penser et, parfois, de dire à voix haute : “Ah, si nous aussi, on pouvait avoir 110 milliards d’aide pour continuer à glander”. La magie du Sud, sans doute

[balkans.blog.lemonde.fr]

La Grèce est-elle vraiment en crise ?

Cette rencontre a de nouveau permis aux observateurs bulgares de considérer une question qui taraude les esprits depuis plusieurs mois de ce côté-ci de la frontière. La riche et insouciante Grèce est-elle vraiment en crise ? Et quand on dit vraiment, on pense aux crises des années 1990 qu’a connu, avec d’autres pays de l’Est, la Bulgarie avec ses coupures d’électricité, ses magasins vides, son inflation à trois chiffres, son insécurité et son arbitraire meurtrier…

Il y a certes eu ces touristes d’un jour venus faire du shopping en Bulgarie à cause des prix plus bas ; puis ceux qui sont venus, souvent à plusieurs, faire le plein de carburant. Et ces retraités helléniques qui ont fait le grand saut en s’installant à Pernik ou Sandanski pour profiter toute l’année de leur retraite grecque en Bulgarie. On aussi beaucoup spéculé sur ces PME grecques qui ont préféré s’enregistrer en Bulgarie ou, du moins, y transférer une partie de leur comptabilité. A Sofia, les autorités ont dû quant à elles rassurer à plusieurs reprises les épargnants bulgares sur la santé financière des nombreuses filiales des banques grecques présentes sur le territoire bulgare.

Enfin, plusieurs confrères bulgares ont fait un saut jusqu’à Thessalonique, voire ont poussé jusqu’à Athènes et les îles, pour voir de leurs yeux les conséquences de cette fameuse crise grecque. Plutôt que de trouver un Etat en quasi faillite, ils se sont fait un malin plaisir à raconter la propension de leurs voisins du Sud à passer du temps attablés sur les terrasses de café et les tavernes. “La crise grecque consiste à ne pas aller deux fois par jour au resto mais uniquement le soir”, résume l’envoyé spécial du quotidien Dnevnik. Et les grèves, les opérations escargot, les manifestations, la violence ? Non, rien de tout cela, mais une saison touristique qui bat son plein. Et des hordes de touristes qui ne pensent qu’à dépenser leur argent, des cafés et des restos pleins à craquer, des plages et des hôtels cinq étoiles pris d’assaut. Notamment par des ressortissants serbes, les nouveaux venus dans le secteur touristique grec à cause de la suppression cette année des visas. “La banlieue de Belgrade s’est déplacée sur la Mer Egée”, dit quelque peu dégoûté un habitué bulgare de la cote grecque. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, une fois de plus dans les Balkans… En attendant, “la crise de l’ouzzo” - comme l’ont surnommé les médias bulgares - se poursuit : le prix de la boisson anisée en terrasse a augmenté de 7% depuis ce printemps

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On parlait de l Europe a deux vitesses,aujourd hui on peut parle d Europe a trois vitesses

L europe du nord qui tire les ficelle economique et les benefices d une union a 27pour combien de temps encore,le club med qu on affuble de nom grossier de PIGS ,mais a qui on pardonne presque tout et qui a toucher et touche encore enormement de subsides malgres leurs economies en phase terminale et le club Yalta dont on ne parle pas du tout dont les medias nord europeens s enfichent pas vendeur,qui a du privatiser a tout va avant d y entrer, qui a vu peu de la manne europeenne et qui en bave un max avec cette crise mondialle et ca depuis le debut de cette derniere

Cette Europe des 27 a t elle un avenir

Car nos amis europeens en europe de l Est et dans les Balkans,trouve de plus en plus qu il y a deux poids et deux mesures que les pays mediterranneens de l Europe seront de toutes facon choyer,ce qui n est pas leur cas

Les situations catastrophiques de la crise en Hongrie,Roumanie et en Bulgarie et dans certains pays baltes n ont pas emu l europeen lambda et ce n est que les images de roms et de clandestins roumains ou bulgares par exemple qui ont interesse les medias nord europeens

A force l esprit europeen ,d une union europeenne s etiole pour surgir ou resurgir,des animosites datant de Yalta a lest qui pourrait se detourner de l Occident qui n aide vraiment que les pays dit de l Ouest dont la Grece fait partie integrante depuis que ce terme a ete invente

Cette dikotomie europeenne pourrait a nouveau enclencher la monter des extremistes comme ce qu on a pu voir avec le president Tcheque durant la presidence tcheque,comme ce qui se passe actuellement concernant la Hongrie qui preside l U.E et la critique europeenne sur la democratie et la libertee de presse dans ce pays en montrant du doigt son premier ministre comme ce qu elle fit avec la presidence tcheque

Les remords bulgares pour moi sont ce que se disent tout bas nos amis europeens de l Est et des balkans,d une Europe qui ne s occupe que de ces enfants espiegles que sont ses petits cochons du club med

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